Titre: Maintenant
qu’il fait tout le temps nuit sur toi
Auteur: Mathias Malzieu
Éditeur: Flammarion
Nombre de pages:
151
Genre: Conte
Synopsis: Comment on va faire maintenant qu'il fait tout le temps nuit
sur toi ? Qu'est-ce que ça veut dire la vie sans toi ? Qu'est-ce qui se passe
pour toi là ? Du rien? Du vide ? De la nuit, des choses de ciel, du réconfort ?
" Mathias, une trentaine d'années mais une âme d'enfant, vient de perdre
sa mère. Sans le géant qu'il rencontre sur le parking de l'hôpital, que
serait-il devenu ? Giant Jack, 4,50 m, " docteur en ombrologie ",
soigne les gens atteints de deuil. Il donne à son protégé une ombre, des
livres, la capacité de vivre encore et rêver malgré la douleur... Il le fera
grandir.
« J’aime les livres qu’on peut mettre dans
les poches, trimballer, aimer, prêter, corner, donner, racheter pour relire ses
passages préférés »
Mon avis: Le titre, Maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi, m’a tout de suite
attiré, et comme j’adore les livres de Mathias Malzieu, je me suis jetée à l’eau !
Ce roman parle de la mort,
du deuil, et je pense qu’il est fortement autobiographique. De par son thème,
il aurait pu être complètement déprimant, voire tomber dans l’auto-apitoiement
mais au final, c’est un conte à la fois fantastique, enfantin, et parfois
presque philosophique : « Comment on va faire maintenant qu’il
fait tout le temps nuit sur toi ? Qu’est-ce que ça veut dire la nuit sans
toi ? Qu’est-ce qui se passe pour toi là ? du rien ? du vide ?
de la nuit, des choses de ciel, du réconfort ? »
L’écriture de l’auteur,
toujours aussi poétique et imagée, contribue à alléger le roman, tout en lui
amenant de l’émotion : « La seule chose qui nous occupe en
vrai c’est te soulever, c’est dire ça y est, la mort, c’est fini ! La
guerre est finie, enlevons nos habits en matière de nuit, que les étoiles
repoussent ! Pousses-toi la mort, tu me fatigues maintenant, c’est fini,
remballez vos conneries de funérailles, vos épitaphes gratuites avec la tombe
dernier cri »
La présence de Giant Jack :
« passeur entre les mondes, […] spécialiste des problèmes de vie malgré la
mort » peut être interprétée de différentes manières, et chaque lecteur
peut la comprendre différemment. Il a un rôle décisif dans l’histoire, et y
apporte même une petite touche d’humour : « J’avais déjà
quatre-vingts ans et je mesurais plus de 3m50, j’aurais fait un piètre
représentant de commerce »
Cependant, j’ai eu du mal
à rentrer dans l’histoire, elle ne m’a pas transportée, et j’ai été dérangée
par une certaine distance entre le lecteur et le personnage principal. Je
comprends son existence, car l’auteur évoque une douleur très personnelle, et j’ai
parfois eu l’impression de lire un journal intime plus qu’un roman, mais cela m’a
un peu déçue.
Cela reste malgré tout un
bon roman, dont l’écriture est vraiment magique, inimitable :
« Il
y a bien les souvenirs, mais quelqu’un les a électrifiés et connectés à nos
cils, dès qu’on y pense on a les yeux qui brûlent »
« Contrôle
d’identité, s’il vous plaît. Veuillez sortir les étoiles de vos poches, de vos
cheveux, de vos yeux. Tout ce qui brille, vous le déposez dans le sac en plastique :
vos sourires, vos souvenirs, vous n’en aurez plus besoin là où vous allez
maintenant »
Il faut vraiment que je découvre Mathias Malzieu parce que je n'ai encore lu aucun de ses livres et pourtant, il a de très bons avis.
RépondreSupprimerOh oui tu devrais, ses livres sont géniaux! Je n'étais pas franchement emballée avant de le découvrir, mais dès les premières pages on est embarqué ;)
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